"Une manœuvre politique d’un autre âge": à La Seyne, ce proche de Nathalie Bicais étrille Jean-Pierre Colin

Le climat est plus délétère que jamais dans le landerneau politique seynois. Après la condamnation à cinq ans d’inéligibilité de la maire Nathalie Bicais pour prise illégale d’intérêt, la bataille fait rage pour savoir qui va lui succéder. Rappelons que l’élection de l’édile qui aura la charge de finir le mandat se déroulera mardi prochain, à 14h, lors d’un vote à bulletins secrets ne concernant que les 49 membres du conseil municipal.
Dernier épisode en date de ce sprint à obstacles pour le fauteuil de maire: un long message de l’adjoint à la sécurité Cheikh Mansour posté sur Facebook, qui n’est pas passé inaperçu. À la manière de l’écrivain Émile Zola au cours de l’affaire Dreyfus, celui-ci manie l’anaphore et "accuse" violemment ceux qui ne se rangeraient pas derrière la candidature de Jo Minniti; ce dernier ayant été choisi par la majorité pour remplacer Nathalie Bicais jusqu’aux prochaines élections de 2026.
"Une manœuvre politique d’un autre âge"Cheikh Mansour, ami de longue date de Nathalie Bicais, vise particulièrement l’ancien premier adjoint Jean-Pierre Colin, pour qui il n’a pas de mots assez durs. Évoquant "une manœuvre politicienne d’un autre âge", le professeur d’histoire déplore "la tentative cynique d’un homme qui, n’ayant jamais remporté la moindre élection sur son nom, rêve aujourd’hui, de s’emparer de notre ville et d’en devenir le maire".
Et de poursuivre: "Jean-Pierre Colin n’est pas Seynois. Il n’y vit pas. Et pourtant, il n’hésite pas à instrumentaliser La Seyne, ses élus, ses habitants, pour les utiliser comme un marchepied voire comme un paillasson pour ses ambitions politiques personnelles." Cheikh Mansour l’assure: "C’est une véritable insulte à notre ville, à ses habitants, à notre dignité."
Plus loin, toujours au sujet de Jean-Pierre Colin: "Dans l’ombre il marchande, il promet des postes, des hausses d’indemnités, des places. Il met une pression constante à coups de messages, d’appels incessants à celles et ceux qu’il imagine vulnérables pour les transformer publiquement en traîtres. C’est indigne. Mais plus encore le serait la trahison de celles et ceux qui accepteraient ce marché de dupes sur le dos des Seynois. J’accuse celles et ceux qui, honteusement, s’apprêteraient à brader l’intérêt général pour un fauteuil ou quelques deniers, de renier l’engagement pris devant les Seynois."
Jean-Pierre Colin: "On a Zola au conseil municipal!"Contacté, Jean-Pierre Colin n’a guère souhaité s’appesantir sur ces attaques. "L’aigreur se dispute à la conviction, qui est le pire ennemi de la vérité", a-t-il soufflé. Avant de lâcher, dans un sourire: "La bonne nouvelle quand même, c’est qu’on a un nouveau Zola au conseil municipal".
Ne cachant pas ses ambitions politiques dans la deuxième ville du Var, l’élu régional vient de recevoir les soutiens des conseillers départementaux Lydie Onteniente et Ludovic Pontone. En attendant des appuis plus haut placés encore? Toujours est-il que le centriste semble persuadé de pouvoir damer le pion à Jo Minniti, ce qui constituerait un formidable marchepied en vue du scrutin de l’an prochain.
De son côté Cheikh Mansour a réaffirmé son soutien à Jo Minniti. Mais celui qui est désormais vice-président de la métropole TPM, et dont la trajectoire politique a décollé depuis cinq ans, n’a peut-être pas dit son dernier mot non plus en vue des municipales de l’an prochain. Si celui-ci n’a jamais évoqué cette hypothèse publiquement, d’autres, en tout cas, y pensent pour lui.
Var-Matin